Chili

Le Chili de face et de profil

Le Chili est un pays impossible ! Comment unifier,  transporter les  ressources naturelles, les énergies  et les aliments,  gouverner, ou même tout simplement faire se rencontrer et se comprendre les habitants de cette  interminable bande de terre (4965 kms du Nord au Sud) coincée entre la haute Cordillère des Andes et le Pacifique  et dont la largeur moyenne ne dépasse pas 180 kms (le minimum est de 15 km) Imaginez-vous une nation qui irait de Copenhague au Sénégal mais dont la largeur n’excéderait pas la distance de Namur à Ostende !

Au nord on découvre le désert  (Arica, Atacama)  le plus sec au monde (0.8mm d’eau par an)  bordé par une ligne volcanique frôlant les 6000 mètres parsemée de lagunes turquoise, d’immenses geysers qui semblent phosphorescents au lever du jour, de vallées encaissées où l’on peut découvrir d’humbles oasis où les hommes et les lamas travaillent la terre. La ville de San Pedro de Atacama, à peu près sur le tropique du Capricorne,  vous accueille au milieu du désert de sel aux lagunes violettes et  aux pieds des Andes : un spectacle prenant.  Les indiens atacamas travaillaient la poterie et la vannerie.

Mais ce n’est qu’une des multiples facettes du Chili.

Le centre du pays est occupé par de grandes vallées fertiles, un terroir en cultures diverses et surtout en vignobles,  le vin chilien est mondialement connu. Les Andes et le Pacifique délimitent toujours l’espace et nous sommes loin des immenses plaines argentines. Aussi ici  chaque coin  de terre est mis à profit. Rien ne se gaspille au Chili,  il m’a toujours semblé que la conscience de la difficulté  d’exploitation de leur pays soit imprimée dans  le caractère chilien : les gens sont travailleurs, consciencieux et assez peu confiants dans la générosité d’autrui.  La capitale, Santiago est implantée dans cette région: une ville moderne, trépidante, innovante,  rapide, cultivée, bénéficiant d’un climat méditerranéen  et qui est considérée comme une des plus  agréables à vivre et  des plus riches d’Amérique du Sud.

Au Sud, nouveau changement radical : nous  pénétrons  dans le territoire des indiens Mapuches de Patagonie. La dernière ville continentale (avant les fjords) du pays, Puerto Montt offre avec un égal bonheur la mer, la pêche, les pâturages, les volcans enneigés mais bien réveillés, de somptueux lacs sur écrins de montagnes et des forêts. Le grand marché coloré de Temuco reçoit les artisans mapuches qui viennent des villages dans la montagne pour vendre leurs tapis, leur vannerie ,des objets artisanaux en  bois  etc.

Plus au sud encore, la  Patagonie profonde  s’étend sur plus de 1750 kms à vol d’oiseaux de fjords, de glaciers bleutés,  de vallées vertigineuses, de lacs multicolores, d’îles ou rochers recouverts d’une végétation luxuriante  (ici il pleut 3m par an) , la jungle de Valdivia, et d’adorables petits villages, construits principalement en bois où la population vous reçoit simplement avec gentillesse. Les rivières sont réputées pour la pêche au saumon.

La Patagonie se prolonge par la fameuse Terre de Feu, le territoire le plus austral du monde face à l’Antarctique.

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